Nadège
Depuis que j’exerce le métier d’enseignante à domicile ou à distance, j’ai suivi de très nombreux élèves, des fratries et leurs cousins, leurs amis. La plupart du temps, il s’agissait de collégiens et surtout de lycéens préparant l’EAF. J’ai donc acquis une connaissance très précise des programmes de français, tout en n’étant pas en poste. De plus, la particularité de l’EAF étant d’avoir un programme personnalisé par classe, j’ai pu développer une très grande culture littéraire. Et c’est d’ailleurs ce qui me passionne dans mon métier. Chaque nouvel élève me permet de découvrir au moins un texte que je n’avais jamais lu auparavant, cela m’est arrivé hier encore ! J’ai donc mis un point d’honneur à lire et relire les œuvres au programme pour mes élèves, et à enrichir mes supports personnels de ces nouvelles lectures. Par ailleurs, la plupart des demandes que j’ai dû satisfaire nécessitaient un travail de fond sur la grammaire, la syntaxe, les outils d’analyse etc. Je peux vraiment accompagner les élèves sur ce terrain-là qui n’est pas leur préféré, il faut bien l’avouer.
Au cours de ma carrière, j’ai régulièrement travaillé avec des élèves déscolarisés, que ce soit pour des raisons d’emploi du temps (sportifs, musiciens), de maladie ou de phobie scolaire hélas, ou encore de précocité. Ces élèves suivaient généralement le programme du CNED partiellement ou totalement, et je les accompagnais dans leur travail. Parfois, leur éducation était entièrement assurée par différents professeurs dont je faisais partie. Dans tous les cas, mon rôle consistait à répondre aux questions de l’élève, proposer un cours magistral suivi d’exercices adaptés, travailler les points difficiles à l’aide du support du CNED, vérifier l’acquisition des connaissances, superviser la réalisation des devoirs etc. Je devais également apporter un soutien moral car la déscolarisation, qu’elle soit choisie ou subie, n’est pas aisée à vivre. Les élèves peuvent se sentir isolés et sans repère quant à leur niveau, ils peuvent avoir l’impression de ne pas progresser. A l’écoute de leurs doutes, je tâchais toujours de leur montrer que leur travail n’était pas vain et qu’ils avaient les qualités nécessaires à la réussite.
J’ajouterai enfin que je crois fermement en la pratique de l’enseignement à distance, qui permet aux élèves de travailler dans un environnement familier, en toute simplicité mais avec le professeur qui leur convient parfaitement. J’ai constaté bien souvent que les élèves sont extrêmement sereins et épanouis lorsqu’ils travaillent de chez eux, d’autant plus qu’ils sont généralement attirés par les écrans. Finalement, l’enseignement à distance n’est pas seulement une solution pour trouver des élèves, mais bien un mode de travail choisi de manière réfléchie pour ses vertus pédagogiques.
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